On ne gardera pas un souvenir impérissable de notre premier match 2016 au Westfalenstadion. Eh oui, même dans le plus beau stade du monde, ce n’est pas toujours la fête. Mais on assure tout de même l’essentiel, la victoire, grâce à quelques coups de pouce… du destin.

Je me faisais une fête de ce premier match 2016 au Westfalenstadion, contre Ingolstadt, notre premier Samstagspiel de 15h30 à domicile cette saison. Et si le week-end avait bien commencé avec une très joyeuse nuit dans le car du Fanclub la veille du match, la suite a été plus laborieuse. Il y a déjà eu ce train en retard à la gare d’Applerbeck puis une pluie glaciale et un vent violent qui ont un peu sabordé ma sacro-sainte tournée des Biergarten et fait manquer quelques-uns des potes que je me réjouissais de revoir après la longue trêve hivernale. Je déteste quand ça commence de la sorte… Et le match ne m’a guère déridé. On se doutait bien que cela allait être compliqué. Malgré le score du match aller (0-4), les Schanzer nous avait bousculé pendant une bonne heure. Ingolstadt possède la deuxième défense de la ligue et, si ce club artificiel sans grand soutien populaire, ne fait rêver personne, le système défensif renforcé mis en place par l’entraîneur Hasenhüttl est particulièrement difficile à contourner. Nous avons également pu constater que, sans Gündogan et Reus, tout devient vite plus compliqué pour notre BVB. Et, sans dénigrer les excellents débuts du prometteur Pulisic, cela pose quelques questions sur l’épaisseur de notre contingent et notre stratégie de recrutement lors des deux derniers mercatos.

Quelle stratégie ?

J’ai pourtant toujours soutenu la politique de nos dirigeants et je ne fais pas partie de ceux qui réclament à hauts cris des transferts prestigieux juste pour vendre des maillots. Mais, depuis l’été dernier, nos campagnes de recrutement laissent entrevoir une fâcheuse impression d’improvisation. On engage Bürki avant même d’avoir tranché entre Langerak et Weidenfeller, on ne trouve pas de remplaçant à Immobile, on laisse Großkreutz dans le flou tout l’été avant de trouver une « solution » qui n’a fait que des perdants, on prête Kuba en fin de mercato pour engager l’inutile Januzaj en prêt. Rebelote cette hiver : Hofmann (malheureusement) et Januzaj (sans regret) s’en vont, Tuchel réclame deux joueurs, on fait des offres pour trois joueurs, aucun ne signe avant qu’on nous affirme compter sur les jeunes et on laisse échapper une offre mirobolante pour Ramos. Pour l’instant, le bilan reste excellent avec des comptes dans le vert et des résultats magnifiques mais attention, des clubs qui semblaient solidement arrimés dans le haut du classement (Hambourg, Brême, Stuttgart…) ont, en quelques campagnes de transferts ratées, plongé dans le classement et les chiffres rouges. J’espère donc que Watzke, Zorc et compagnie feront preuve d’un peu plus d’anticipation lors des prochaines campagnes de transferts.

Un petit miracle

Pour en revenir au match, l’objectivité m’oblige de reconnaître que l’on aurait pu (et peut-être dû) le perdre. Le Bild a déjà suffisamment commenté les décisions arbitrales (curieusement il en fait beaucoup moins lorsque c’est le Bayern qui reçoit des cadeaux, tous les week-ends ou presque…) pour que j’en rajoute une couche. Mais force est de constater qu’en trois circonstances (l’intervention très limite d’Hummels non sanctionnée, la faute sur l’autogoal en mode Kramer de Mats et le but hors-jeu d’Aubameyang) le trio arbitral a pris une décision contestable en notre faveur. Tu me diras, cela compense certaines erreurs que nous avons subies au premier tour, il n’empêche cela aurait été dans l’autre sens je serai toujours en train de hurler au scandale dans les gradins du Westfalenstadion, je comprends que les Schanzer soient repartis frustrés. Mais il fallait sans doute cela pour que nos Jungs parviennent à percer cette redoutable muraille bavaroise car les occasions n’ont pas été légion. D’ailleurs, la performance de notre Borussia, couplée au froid et à la pluie, a été tellement moyenne que même le Westfalenstadion est resté étrangement calme jusqu’au but libérateur (et litigieux) d’Aubame, qui aura la bonne idée d’en ajouter un second sur la fin pour dissiper nos dernières craintes.

Le pèlerinage

Ceci dit, l’essentiel, c’était les trois points et on ne va pas faire la fine bouche : il y a douze mois, au même stade de la saison, après une défaite à domicile contre d’autres Bavarois, Augsburg, nous étions scotchés à la dernière place du classement. Nos perspectives actuelles sont autrement plus réjouissantes. Samedi prochain, lors du traditionnel et incontournable pèlerinage annuel des 20’000 Borussen à l’Olympiastadion, nous avons l’occasion de quasiment assurer notre deuxième place. Et peut-être même de lorgner sur la première car la Bundesliga connaîtra un double sommet ce jour-là avec notre déplacement sur la pelouse du Hertha et le duel entre Leverkusen et le Bayern. Avec l’annonce d’une météo à nouveau plus clémente, ce déplacement dans la capitale fédérale devrait sans trop de peine parvenir à nous faire oublier cette première 2016 au Westfalenstadion un peu grisâtre et mitigée. A nos Jungs de jouer !