Erste Runde Krankenschein, dann die Oma tot, Überstunden nehmen wir zur Not, dann kommt die Kündigung, scheiß egal Borussia Dortmund international, EUROPAPOKAL! EUROPAPOKAL! EUROPAPOKAL! EUROPAPOKAL! Voici comment j’ai interprété notre hymne européen la semaine dernière, de Krasnodar à Dortmund en passant par Londres…

Vendredi 27 novembre

15 GMT : Après un vol Moscou – Londres long comme un jour sans pain, j’arrive à Londres. Il n’est pas là question de football, juste l’anniversaire d’un vieux pote mais cela valait bien un petit crochet entre Krasnodar et le Ruhrpott.

Samedi 28 novembre

12h GMT : Après une soirée très sympathique dans la capitale britannique, je reprends le cours de mon périple footballistique avec l’apéro à Heathrow.

13h GMT : Le vol GermanWings avait une heure de retard, heureusement que le match n’a pas lieu le jour même, sinon je serai devenu très nerveux.

15h30 GMT +1 : Atterrissage à Düsseldorf. Après deux journée hors des sentiers battus, je retrouve la routine, le Skybahn, puis le Regio (avec une déplaisante halte à Gelsenkirchen) jusqu’à Dortmund.

18h GMT +1 : Comme vous le savez tous, un match à Dortmund c’est bien plus que 90 minutes de jeu. Se contenter d’une visite au Fanshop et de regarder le match, c’est l’assurance de passer à côté de l’expérience BVB. Pour vraiment appréhender la magie du club, saisir ce lien si particulier qui unit le club et sa ville, il y a des lieux et des événements incontournables à visiter. Le Weinhachtsmarkt fait partie de ces passages obligés ; lors des cinq semaines précédant Noël, c’est tout le peuple jaune et noir qui se retrouve dans la rue, sans le stress du foot, entre les stands de pains d’épices, de jouets, de saucisses et surtout de Glühwein au pied du monumental sapin de de la Hansaplatz, présenté comme le plus haut du monde, une des autres fiertés de la ville (en fait, un conglomérat de 1700 sapins de 45 mètres de haut, décoré de 48’000 lumières). C’est tout le centre-ville qui prend des allures féériques.

18h30 GMT +1 : C’est toujours un moment très attendu, le premier Glühwein (vin chaud) mit Schuss (joyeusement arrosé d’un alcool de ton choix, amaretto, rhum, schnaps etc…) de la saison.

21h GMT +1 : Je tente un premier passage à la célèbre Weinhachtsmarktparty du BierhausStade, un bar du centre-ville où l’on vit jadis nos capitaines Sebastian Kehl et Roman Weidenfeller servir les bières derrière le bar et jouer les DJ dans l’euphorie de grandes victoires.

21h30 GMT +1 : Curieusement, c’est à Dortmund que je tente l’expérience gastronomique la plus étrange du week-end : la Caïpirihna chaude. J’étais plus que sceptique mais comme j’étais accompagné de quatre charmantes Dortmundoises, il était impossible de me défiler, on dira que c’était une expérience… intéressante. Si tu as la chance de venir contre Francfort le week-end prochain, tente le Weinhachtsmarkt le samedi et la Caïpi chez Rudis près de la Reinoldikirche, tu ne le regretteras pas !

23h GMT +1 : Après la fin du Weinhachtsmarkt, la soirée se termine dans mon bar fétiche Lütge Eck où les serveuses me réservent un accueil triomphal…

Dimanche 29 novembre

12h GMT +1 : Après cette préparation de match réussie, le réveil sonne juste à temps pour partir au stade.

14h GMT+1 : Le déluge qui s’abat sur le Ruhrpott abrège quelque peu notre traditionnel apéro des Borussenstern. Ils avaient annoncé des contrôles de sécurité renforcés mais, de fait, on n’est jamais entré aussi vite par le portail Süd.

15h20 GMT +1 : Petite entorse à la tradition, aucun drapeau n’est agité sur le terrain avant le match. A la limite tant mieux : je craignais que ce ne fût mon tour d’y aller. Agiter un drapeau sur le terrain devant 80’000 Fans c’est toujours un immense honneur et des frissons garantis mais, après quatre jours de vadrouille, je ne me sentais pas trop fit pour secouer l’un de ces drapeaux qui pèsent des tonnes.

15h22 +1 : Petite surprise lorsque Nobby scande la Mannschaftsaufstellung avec nous, Mats Hummels démarre sur le banc. En soi, ce n’est pas un scandale, personne n’est intouchable, pas même notre capitaine, je regrette juste que Thomas Tuchel ne redonne pas sa chance à Neven Subotic car, même s’il est à créditer d’un bon match contre le VfB, Manni Bender n’est pas un défenseur central.

15h30 GMT +1 : Stuttgart gagne le tirage au sort et choisit de commencer dos à la Südtribüne, on déteste ça, alors on siffle.

15h50 GMT +1 : Le VfB est puni pour cet outrage. Notre BVB réussit une entame de match tonitruante et marque deux fois grâce à Castro après un renvoi du gardien Tyton et sur un délicieux lob d’Aubameyang après une déviation subtile de Castro. Il fallait bien ça pour faire oublier nos désillusions d’Hambourg et Krasnodar. En face, Stuttgart fait peine à voir. Champions en 2007, passés tout près du doublé avec une génération dorée emmenée par Gomez, Khedira et consorts, les Souabes ont très mal géré le succès et sont abonnés à la lutte contre la relégation depuis plusieurs saisons. Voilà qui ne fait que valider l’excellence de la politique menée par nos dirigeants après le Meisterschale de 2011, eux qui, contrairement à leurs homologues de Stuttgart, ont su surfer sur le succès pour nous ancrer dans le haut du tableau. De là à dire que certaines critiques que l’on peut lire sur notre politique dénote surtout une méconnaissance crasse des réalités du foot allemand…

16h12 GMT +1 : Notre faiblesse défensive ne nous met toutefois à l’abri d’aucun danger cette saison. Après avoir manqué plusieurs fois le 3-0, notamment en raison d’un excellent Tyton, notre BVB laisse revenir le VfB sur un oubli défensif.

16h25  GMT +1 : Sur le terrain comme dans les tribunes, tout le monde peut avoir un mauvais jour. Si nos Jungs sont passés à travers à Hambourg, les Fans eux ratent leur match contre Stuttgart. Malgré la prestation du Borussia, l’ambiance ne décolle pas, clairement la plus faible de la saison. Et les incidents de la mi-temps ne vont pas améliorer les choses : une cinquantaine d’ultras escaladent le treillis pour agiter des bannières volées à leur homologues du VfB, sous le regard passif de la sécurité et les huées et jets de bières du reste de la Südtribüne. Triste. Il y a toujours eu différentes manières de supporter son équipe, cette diversité faisait notre fierté mais jusque-là nous étions tous unis par des valeurs communes. Mais en ce moment, on sent de vraies fractures au sein de la famille dortmundoise, il y a des mots et des échanges très durs entre des fans qui devraient pourtant se réunir derrière leur équipe.

Aux deux extrêmes, il y a d’un côté certaines ultras qui se radicalisent en prenant en otage le reste du public derrière des provocations et débordements imbéciles, de l’autre il y a des Modefans biberonnés aux affres du foot business qui débarquent en terrain conquis en ignorant et méprisant nos valeurs et traditions. Le club va devoir faire preuve de tact et d’intelligence pour préserver notre modèle de football festif, convivial et populaire en luttant fermement contre les débordements et les reventes illégales sur internet qui le menace, sans tomber dans l’hystérie sécuritaire. Ce que nous avons à Dortmund est exceptionnel mais fragile et il est de notre devoir à tous de le préserver afin que les générations futures puissent elles aussi vivre la même folie, la même magie et les mêmes émotions que nous avons vécues lors de la dernière décennie, sans que notre stade ne se transforme en cimetière pour touristes fortunés comme Anfield, Bernabeu ou le Parc des Princes. Mais je ne te cacherai pas qu’il y a pas mal d’inquiétudes dans nos rangs en ce moment.

16h40  GMT +1 : Retour au football. Alors que ce match semblait gagné, on commence à trembler devant les décisions ubuesques (comme souvent) de M. Gräfe. La tension monte : à force de manquer des occasions, nous restons à la merci d’une énième erreur défensive ou d’arbitrage.

16h52  GMT +1 : C’est finalement d’un autogoal que viendra la délivrance après un centre de Marco Reus. Je marque un temps d’hésitation avant d’exulter et d’étreindre mes fidèles compagnons du Block 85 mais cette fois-ci pas d’annulation intempestive, le break est fait.

17h19  GMT +1 : Histoire de soigner la statistique, Pierre-Emerick Aubameyang inscrit le 4-1 en monstrueux chasseur de buts qu’il est en train de devenir. Le BVB est de retour sur la voie du succès.

18h  GMT +1 : Pour une fois, je n’ai pas eu le temps de célébrer la victoire de nos Jungs. Je file à la gare récupérer mes bagages à la consigne et embarquer dans le Regio pour Düsseldorf.

21h GMT +1 : « Ich liebe Flughäfen » disait Henrikh Mkhitaryan dans le Echt du jour. Je n’irai pas jusque-là mais l’avion fait désormais partie de mon quotidien. C’est un vol Air Berlin qui me permet de boucler mon périple du week-end via un vol Düsseldorf – Zürich.

Lundi 30 novembre

1h GMT : 1h15 de vol, 2 heures de voiture et je suis de retour à la maison après quatre jours de fête, d’amitiés, de rencontres et de BVB. La fatigue se fait un peu sentir à l’aube d’aborder une semaine à enchaîner les journées de 12 heures au bureau (d’où la parution un peu tardive du présent texte) mais j’ai conscience que cela reste un immense privilège de pouvoir de la sorte consacrer quatre jours à travers l’Europe à sa passion et à son club. Heureusement, ce week-end, c’est un déplacement tranquille devant nous, à peine un aller-retour sur deux jours à Wolfsburg via Berlin…